Poésie : Puis le ciel...
Frontière du feu
Comment dans cette poudre sentir respirer l’ami Qui sait pourtant si nous aurions tort de considérer Qu’il ne puisse s’agir, c’est à tout le moins évident, Il serait simple de dire « Tout est blanc, tout est noir » |
Mélancolie du gléchome
leur juste sensation de bienfaisance légitime, si vents et orages aiguisent son goût de la vie, même absents ou redoublant au contraire de puissance, s’il trouve la ressource d’en dépendre a minima en ses racines, du tréfonds de sa sève secrète sans que leur signe prochain s’en trouve moins estimé, est-ce un chant de la ténacité et de l’espérance que sa présence fait percevoir silencieusement, cantilène que d’aucuns s’enhardissent à entendre dans ces aires closes qu’on appelle les champs des morts ? |
Maison familiale désemplie
Les objets aussi ont pouvoir de nous thésauriser, Leur profil émerge de nos zones inexplorées, Le temps de les comprendre n’est jamais vraiment venu, On se cloue au quai à la vue de leur éloignement, Le cortège des souvenirs ne les laisse pas seuls : |
Touch-and-go Femme de mes jours qui pas un seul ne cesses de l’être toujours consacré au guet de tes possibles passages aux arcanes de ce vide où je ne me remets pas, merci de tes tours de ma piste où rien n’atterrit plus. Je t’adresse sans faillir ma génuflexion profane |
Passage caractères dans ce sens sur un côté du chemin, les mêmes dans l’autre, parallèles, ont ponctué une narration qu’efface en partie l’intempérie. Un peu plus enfoncés sur le devant dans l’herbe rase, ils se révèlent au regard attentif. Ils sont trace d’un passage d’équidé monté qui, faisant sa ronde, sillonne dans les deux directions cette nécropole. Elle ou Lui, sur pareille monture attardée là, brave toute nuit glaciale, consolide le règne déjà incontesté, du gardiennage de l’errance, cependant qu’incontinent nous prolongeons notre noille sans égard vis-à-vis de l’hôte, attendant là-bas. |